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LE CONTE DE MA VIE.
arlequins avec battes et grelots en tête: le lundi
gras, les bouchers promenaient par la ville le boeuf
le plus gros, couronné de fleurs: un enfant en che-
mise blanche et avec des ailes était monté dessus.
Les marins porcouraient les rues au son de la mu-
sique et bannières déployées, ensuite ils joutaient
sur des planches entre les canots: celui qui ne tom-
bait pas dans l’eau demeurait vainqueur. Mais ce
qui se grava particulièrement dans ma mémoire et
s’y conserva plus tard par des réçits renouvellés, est
le séjour des espagnols à Kuhnen en 1808; je n’a-
vais que trois ans, néanmoins je me souviens par-
faitement de ces personnages étrangers et bruns qui
remplissaient les rues en tapageant; egalement du
bruit des canons qui retentissait terriblement. Je
les vis un jour, entrautre dans une église délabrée,
étendus sur de la paille; un de ces soldats espagnols
me prit dans ses bras, me caressa et me donna à
baiser une médaille d’argent qu’il portait sur sa
poitrine, ce qui fech:. ma mère, car c’était catholique
— mais et la médaill* et l’étranger qui m’avait fait
danser et avait versé des larmes en m’embrassant
me plaisaient fort à moi, — il avait bien surement
des enfants là bas, en Espagne! Je vis aussi un de
ses camarades qu’on allait éxécuter, il avait assassiné
un français; c’est le sujet d’une de mes petites pièces
de vers ,le soldat“ traduite en allemand par Chamisso
et qui plus tard a paru dans un recueil de chansons
militaires.
Je n°allais presque jamais avec d’autres enfants.
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