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À
LES CIGOGNES.
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des histoires interressantes et amusantes! toutes his-
toires de marécages.
Allons, il est tems d’apprendre à voler mainte-
nant! dit un jour la mère cigogne; et les petits de
grimper sur le haut du toit et d’essayer — mais oh!
comme ils vaçillaient, comme ils tremblaient — ils
tächaient bien de se tenir en équilibre avec leurs
ailes, pourtant à chaque instant ils étaient près de
dégringoler.
Mais regardez moi donc! disait la mère, c’est
comme cela qu’il faut tenir la tête, et poser les
pieds — allons: — un — deux. Un — deux —
c’est ainsi qu’on avance dans le monde — et elle
s’éleva à une petite hauteur — les petits tentèrent
un léger saut pour la suivre; patatra! ils retombaient
aussitôt sur leur ventre qui était très lourd.
Je ne veux pas apprendre à voler, dit un des
petits en regagnant le nid, peu m’importe d’aller
dans les pays chauds!
Préfères-tu donc geler içi quand l’hiver viendra
aimes-tu mieux être grillé, étranglé, assomé par les
méchants garçons? — attends! attends! je vais les
appeler !
Oh! non non, dit la jeune cigogne toute trem-
blante, et elle recommança à sautiller sur le toit
avec les autres: le troisième jour les petits pouvaient
déja vraiment voler assez bien, et s’imaginaient n’a-
voir plus besoin d’aucun éffort pour se soutenir
dans les airs, mais en se sentant retomber vers la
terre, ils virent bien qu’il fallait user de leurs ailes.