0 CHRISTINE DE SUÈDE ET LE CONCLAVE DE CLÉMENT X
sadeur a quelquefois plus d'importance que le contenu des
nstructions. Nous avons Vu ce que la France et l'Espagne
voulaient. Faisons à présent connaissance avec leurs agents.
Charles-Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, lieutenant général
et chevalier des ordres du roi (1), avait déjà êté ambassadeur
à Rome (juillet 166G6-septembre 1668! et avait assisté au con-
clave de Clément IX. Il revenait maintenant en pays de con-
naissance, au milieu de sympathies et d’amitiés utiles. Chris-
tine et Azzolino avaient toujours été au mieux avec lui, toute
l’ancienne cour de Clément IX lui gardait le meilleur souve-
nir, et il avait su gagner la confiance des chefs de faction,
excepté, bien entendu, François Barberino, dont il avait dû
âtre l'adversaire. Son opposition à la candidature de Barbe-
rino avait cependant été loyale, et leurs rapports personnels
n'en avaient pas souffert. Chaulnes avait le don si précieux
pour un diplomate, d’être persona grata, de se faire aimer et
apprécier. En 1670 il avait quarante-sept ans. Saint-Simon
nous a donné de lui, vingt-quatre ans plus tard, le portrait
suivant (2) :
C’était sous la corpulence, l’épaisseur, la pesanteur, la physiono-
mie d’un bœuf, l’esprit le plus délié, le plus souple, le plus adroit à
prendre et à pousser ses avantages, avec tout l’agrément et la finesse
possibles, jointes à une grande capacité et à une continuelle expé-
ence de toutes sortes d’affaires, et la réputation de la plus exacte
probité, décorée à l’extérieur d’une libéralité et d’une magnificence
également splendide, placée et bien entendue. et de beaucoup de
livnité avec beaucoup de politesse.
I] possédait aussi l’art de se faire valoir. Ses lettres à
Louis XIV sont pleines d’adroites flatteries à l’adresse du
monarque en même temps qu'il ne néglige aucune occasion
de montrer la part qu'il a eue au succès, lorsque succès ilya.
C’est d’ailleurs un écrivain de talent, qui tourne habilement
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‘1) Plus tard gouverneur de Bretagne et de Guyenne, mort en 1698.
‘2) Mémoires, 1, 170. Paris, 1873. Il donne un autre portrait de Chaulnes
dans ses Notes sur les duchés-pairies, p. 45. Paris, 1888. — La duchesse, née
Élisabeth Le Féron, qui avait été à llome avec son mari durant sa première
ambassade, ne l’accompagna pas en 1670