98 CHRISTINE DE SUÈDE ET LE CONCLAVE DE CLÉMENT X
constitution écrite. Ge n’était qu'un usage, mais les usages
sont souvent plus forts que la loi. Le sentiment de reconnais-
sance qui était censé le légitimer était sans doute fort louable
en soi, et la résignation que faisaient ainsi les « créatures »
de leur propre volonté pouvait paraître aussi un bel acte
d’humilité chrétienne. Mais était-elle toujours compatible avec
le bien de l’Église et avec le serment de ne vouloir élire que
le plus digne” On commençait déjà à se le demander, et à
cette question on finit par répondre non. Mais en 1670 les car-
linaux neveux ou patrons commandaient encore en maitres.
Les créatures d'Urbain VIII reconnaissairent comme chef
son neveu le cardinal Francois Barberino. Il était vice-chance-
lier (1) de l'Église et doyen du Sacré-Collège. Dans les con-
claves précédents il avait aspiré au pontificat, mais sa candi-
lature avait été écartée par la France, qui ne lui pardonnait
pas de ne s'être pas assez humblement mis aux ordres de
Mazarin. Maintenant, à l'âge de soixante-treize ans, il savait
bien que l’opposition de la France ne lui laissait plus aucune
chance, mais il conservait encore quelque espoir de pouvoir
faire tomber le choix sur une de ses créatures, surtout sur son
ami intime le cardinal Facchinetti. Élevé dans les principes de
saint François, son patron, 1l s'était depuis longtemps fait
remarquer par une grande piété et des mœurs sévères. Am
des lettres et des sciences, auss1 généreux que riche, c'était
un beau type de cardinal grand seigneur. On ne pouvait lui
reprocher qu’un caractère parfois difficile.
Son neveu Charles Barberino avait été créé par Inno-
cent X, mais était néanmoins, suivant l’usage, entré dans la
faction de son oncle. Il fonctionnait comme camerlingue à la
place de son oncle Antoine (2), mais ne prenait pas autrement
une part active aux affaires. Modeste et doux, faible de santé
et sans grande intelligence, 1l s'effaçait volontiers devant le
cardinal Francois. Il n’avait d’ailleurs encore que quarante
ans.
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‘1) Le pape lui-même est le chancelier
9) Voir n. 30