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TRÊVE DE PAQUES 
dans ce conclave, mais il faisait des promesses pour le 
prochain. Il envoya demander à Mer Bonvis1 « s'il ne Cconnais- 
sait pas quelque cardinal papable qui dût mourir plus tôt 
que les autres, et que s’il voulait consulter les médecins, 1l 
promettait de la part du roi d’y concourir pour placer bientôt 
Bonvisi dans la même place » (1). Il faut dire à la louange de 
Mgr Bonvisi, le disciple de Tacite et de Machiavel, qu’il ne 
répondit à cette monstrueuse proposition que par « beaucoup 
de compliments » . 
Les entrevues avec Ravizza n’aboutissaient à rien, mais 
s1les fournissaient à Chaulnes l’occasion de parler à Christine 
« en ambassadeur ». ll venait de recevoir l'émissaire de 
Chigi (2) lorsqu'il rendit visite à la reine, mais cela ne l'em- 
pêcha pas de lui affirmer qu’il y avait plus de quinze jours 
qu’il ne l'avait vu. « Je sais d’ailleurs, ajouta Christine, que 
« cela est vrai, car j'ai mes espions autour de Chaulnes (3). » 
Pour une fois, elle était mal servie. 
Dans le conclave, les scrutins se suivaient avec une déses- 
pérante monotonie. On votait, comme on disait la messe, 
parce que les bulles l’exigeaient, mais sans espoir de voir 
sortir de l’urne le nombre nécessaire à l'inclusion. Au lieu de 
se réunir, les votes se dispersaient de plus en plus. Après le 
24 mars, personne n’arrivait même plus à dix. 
Sur toutes ces misères le glorieux soleil d'avril resplendis- 
sait. Après les rigueurs de l'hiver, le printemps était enfin 
venu, et Rome reprenait sa radieuse couronne de verdure et 
de fleurs. Les rossignols chantaïent dans les jardins du Vati- 
can, et les brises embaumées, entrant par les petites fenêtres 
des cellules, rappelaient aux prisonniers que là dehors, 
de l’autre côté du mur, il y avait la liberté, la lumière et la 
vie. Mais les cardinaux restaient sourds à l'appel du prin- 
temps. 
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(1) Chaulnes au roi, 15 avril. 
(2) Ibidem, 8 avril. 
(3) Christine à Azzolino. 8 avril. C’était ordinairement La Bussière qui rense!- 
rnait la reine-