Full text: Contes danois

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HANS CHRISTIAN ANDENRSEN. 
XXIX 
profondément ému. Nous nous séparâmes ainsi ; je ne la revis 
plus; elle mourut l’année suivante. Je ne sais pas où 
elle repose ; el!e fut enterrée dans le cimetière des pauvres. 
« Le postillon sonna de la trompette et la voiture partit. 
C’était une magnifique après-dinée ; le soleil était superbe ; 
mes larmes furent bien vite séchées. Je me réjouissais de 
toutes les choses nouvelles que je voyais. Et puis n'avancais- 
je pas vers mon but rayonnant ? 
« Cependant, quand à Nyborg je m'embarquai- sur le 
Grand Belt et je m’éloignai de mon île natale, je ressentis 
combien j'étais seul et abandonné. Je n'avais plus personne 
que Dieu au ciel. Lorsque je débarquai en Seeland, j'allai 
derrière une hutte qui était sur la plage, je m'agenouillai et 
priai Dieu de m’aider et de me conduire. Je me trouvai tout 
consolé, tant j'avais confiance en Dieu et en mon étoile. Tout 
le jour et ensuite la nuit la voiture traversa des villes et des 
villages. Quand on changeait de chevaux, je descendais et me 
promenais seul, en mangeant le pain que j'avais emporté. 
Je me croyais déjà loin, bien loin dans le vaste monde. 
« Le 5 septembre 1819, un lundi matin, j'aperçus pour 
la première fois Copenhague de la hauteur du Frédériksberg. 
Je descendis de la voiture, et, mon petit paquet sous le bras, 
je m’avançai vers la ville par le parc et la grande avenue. La 
veille avait éclaté un mouvement populaire contre les Juifs. 
Toute la ville était dans l’agitation. Les rues étaient pleines 
de monde. Ce tumulte répondait bien à l’idée que je m'étais 
faite de la capitale. 
« Ayant à peine dix écus en poche’, je me logeai dans la 
plus modeste auberge que je pus découvrir. 
« Ma première sortie fut pour aller à la recherche du
	        
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