Pendant les beaux jours d’été, monsieur Georges, comme
on l’appelait maintenant, vint souvent au château du comte.
Lorsqu'on l’attendait et qu’il n’arrivait pas, tout le monde
se sentait privé de l’agrément qu’apportait toujours sa pré-
sence. « Que de dons le bon Dieu vous a accordés de préfé-
rence aux autres mortels! lui dit un jour Émilie. En êtes-vous
assez reconnaissant envers lui? »
En ce moment Georges se sentit plus flatté et plus heu-
"eux que le jour où il avait reçu la médaille d’or.
L’été se passa, vint l’hiver; on continua de parler de
M. Georges. 11 était hautement considéré dans le monde. On
le recevait volontiers dans les cercles les plus élevés de la
société. Le général l’avait même rencontré à un bal de la
cour.
M"e la générale donna une fête en l’honneur d’Émilie.
« Peut-on, sans blesser l’étiquette, inviter M. Georges?
demanda-t-elle à son mari. {
— Celui que le roi accueille, le général peut bien le re-
cevoir, » repartit ce dernier en pirouettant avec grâce.
M. Georges reçut donc une invitation à laquelle il se