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CONTES D'’ANDERSEN.
attifée, tenant dans ses bras la fille du général, la petite Emi
lie, qui était encore bien plus joliment attifée. Devant elle
dansait nu-pieds le petit garçon du portier ; il avait de grands
yeux noirs, des cheveux bruns. L'enfant lui souriait, tendait
ses menottes vers lui. Quand le général voyait ce spectacle
de sa fenêtre, il faisait un signe de tête en disant : « C’est
sharmant ! »
Mme la générale, qui était si jeune qu'elle aurait pu passer
pour la fille de son mari, ne regardait jamais par la fenêtre
qui s’ouvrait sur la cour. Elle avait donné ordre que le fils
des gens de la cave pouvait bien jouer devant la petite pour
amuser, mais qu’il ne devait pas, la toucher. La nourrice
suivait fidèlement les prescriptions de sa maîtresse. Et les
rayons de soleil entraient chez les habitants du sous-sol
comme chez les habitants du premier.
L’acacia donna ses fleurs, puis les perdit selon le cours
de la saison. Il en fut de même l’année suivante. Le petit gar-
con du portier florissait aussi, sa bonne tête aux joues ver-
meilles ressemblait à une grosse tulipe ouverte. Là petite
fille du général était délicate et mignonne; son teint était
d'un blanc rosé comme les fleurs de l’acacia. Elle ne venait
plus que rarement sous l’arbre. Elle allait prendre l’air frais
dehors et sortait en voiture avec sa maman. En partant, en
rentrant, elle faisait toujours un signe de tête à Georges, le
fils du portier; oui, elle lui envoyait même des baisers avec
ja main, jusqu’à ce que sa mère lui eût dit qu’elle était main-
enant trop grande et que cela ne convenait plus. {
Un matin, Georges avait à porter au général les journaux
et les lettres qui arrivaient le matin à la loge. Pendant qu’il
montait l’escalier et qu’il passait devant la soupente où se
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