269
cesse. « Ils voyagent à l’étranger, » répondit la fille des
brigands. « Et les corneilles? — Celle des bois est morte ;
l’autre porte le deuil et se lamente de son veuvage ; entre
nous, ses plaintes ne sont que du babillage. Mais ra-
conte-moi donc tes aventures et comment tu as rattrapé
ce fugitif. »
Gerda et Kay firent chacun leurs récits.
« Schnipp, schnapp, schnoure, pourre, basseloure, » dit
la petite brigande ; elle leur tendit la main, leur promettant
de les visiter, si elle passait par leur ville. Elle reprit ensuite
son grand voyage.
Kay et Gerda marchaient toujours la main dans la main ;
ie printemps se faisait magnifique, amenant la verdure et les
leurs. Un jour ils entendirent le son des cloches, et ils aper-
surent les hautes tours de la grande ville où ils demeuraient.
ls y entrèrent, montèrent l’escalier pour aller chez la
crand’mère. Dans la chambre, tout était à la même place
qu’autrefois. La pendule faisait toujours tic-tac; mais en pas-
sant la porte, ils s’aperçurent qu'ils étaient devenus de
grandes personnes.
Les roses devant les mansardes étaient fleuries. Kay et
Gerda s’assirent sur le banc, comme autrefois. Ils avaient
oublié, comme un mauvais rêve, les froides splendeurs de
la Reine des Neiges. La grand’mère était assise au soleil et
lisait dans la Bible : « Si vous ne devenez pas comme des
enfants, lisait-elle, vous n'entrerez pas dans le royaume de
Dieu. »
LA REINE DES NEIGES.
Kay et Gerda se regardèrent et comprirent le vieux
refrain :