D'après une combinaison d’idées aussi sa-
ges, on conçoit qu'il ne suffit plus à Gus-
TAVE d'avoir rompu les chaines qui auroient,
pendant des siècles, prolongé l’impuissance du
trône, il veut fermer les plaies du royaume
et travailler à en faire le bonheur. Ses soins,
sa vigilance, son zèle applanissent toutes les
dificultés: sa cause, celle de l’Etat, devient
la cause commune: le Roi et le peuple n’ont
plus qu’un même sentiment, qu'un même in-
térêt, et veulent également le salut général
et le bien de la nation. Bientôt la confiance
se rétablit: le commerce se repose sur une
base solide: les finances sont améliorées: l’art
de cultiver la terre se perfectionne: le culti-
valeur en retire de nouvelles productions, de
nouveaux soutiens, de nouvelles jouissances:
l’agriculteur, décoré d’un Ordre *) qui lui rap-
pelle sans cesse les libérateurs de la patrie,
défriche avec joie les champs incultes où
sont renfermés les germes reproductifs de la
nature. À peine l'œil peut-il suivre la rapi-
dité des progrès de la Suède, qui s’élève au
rang des plus grands royaumes. Elle crée
des manufactures, couvre ses ports nombreux
de vaisseaux, fait respecter son pavillon sur
toutes les mers, augmente considérablement
*) L’Ordre de Vasa, institué
par GusTavæ III.